Collection Littérature générale & romans

Les ratés de l’éternité

Jeannine Worms

« Toute la nuit, Elle est là ; le jour aussi, tapie, dans les coins sombres. Et je La vois qui Se glisse, furtive, derrière ceux que j’aime, dressant Sa faux, dégoulinante de sang, et de cervelle. Je L’ai toujours vue, depuis mon enfance, comme j’ai toujours senti Sa main de glace posée sur mon épaule, prête à glisser le long de mon cou, et à le serrer. Et je m’étonne que les autres ne La voient pas, Elle, la Voilée trop voyante, qu’ils ne La sentent pas, qu’ils n’agissent pas sans cesse sous l’urgence de Sa pression. Car Elle est évidence initiale, certitude première, et dernière. »

Les Ratés de l’Eternité - Laconismes
Jeannine Worms
2005 - 126 pages
Edition papier : ÉPUISÉ
Edition électronique : gratuit
ISBN 2-915436-09-6

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Chaïm Soutine

Francis Segond, Jean-Pierre Weil

« Cette réticence à parler de sa vie à Smilovitchi, Soutine l’a quelquefois surmontée et c’est pour décrire d’autres visions qui deviendront peinture :
"J’ai vu une fois le boucher du village trancher le cou d’une oie et laisser s’écouler le sang. Je voulais crier, mais son air joyeux me nouait la gorge... Ce cri, je le sens encore là. Lorsque j’étais enfant, et que je dessinais un maladroit portrait de mon professeur, j’essayais de me libérer de ce cri, mais en vain. Lorsque je peignais une carcasse de bœuf, c’était toujours ce même cri dont je voulais me débarrasser. Je n’ai pas encore réussi !" ».

Chaïm Soutine, Vies et Œuvres du peintre Chaïm Soutine - en deux volumes
Francis Segond et Jean-Pierre Weil
1995 / 2007 - Tome I, 92 pages - Tome II, 170 pages - illustrations
Edition papier : ÉPUISÉ
Edition électronique :
ISBN 2-915436-01-0

Antonomases

Antoine Gitton

« ... A quelque temps de là : l’on vit alors la presse annoncer une guerre contre l’Eric.
C’était sûr. Pas là encore, mais c’était sûr. Croix de bois, croix de fer…

Sûr comme l’exécution du condamné à mort après le rejet du recours en grâce. Sûr comme la fin du mortel. Sûr comme le Pont Neuf, sûr comme le quai des Orfèvres le jour, sûr comme une élection sous François Duvalier, sûr comme le Franc Pinay, sûr comme un Hermitage servi chez Taillevent, sûr comme un châtiment divin, sûr comme Descartes, sûr comme Pascal, sûr comme un contrat ou du savon à Marseille.

Sûr, vous dis-je, disait-on. Des guerres, il y en avait eu.

Des guerres sous conditions suspensives, comme en 39, avec l’Allemagne, si vous envahissez la Pologne, on vous fout sur la gueule... »

Antonomases, fables
Antoine Gitton
2007 - 136 pages
Edition papier : ÉPUISÉ
Edition électronique : gratuit
ISBN ISBN - 915436-14-2

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Un gamin chez les Soviets

Dominique Rondelot

« C’est Dostoïevski qui a écrit que le passé simple était le temps conjugué des confessions d’adolescents.
Pour autant, le passé est-il aussi simple ?

Peut-on revenir sur des moments merveilleux sans éprouver quelque nostalgie et mélancolie ?

Au fur et à mesure que le temps passe, même si nous voulons rester les fidèles gardiens de notre mémoire, nous laissons peu à peu s’échapper nos souvenirs, qui s’enfuient tout aussitôt dans le néant.

Pourtant, il y a ceux qui restent là, bien présents, gravés à jamais dans le cœur et l’esprit de celui qui les a vécus. »

Un Gamin chez les Soviets
Dominique Rondelot
2004 - 156 pages
Edition papier : ÉPUISÉ
Edition électronique : gratuit
ISBN 2-915436-07-X

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Le journal d’une Yulhane

Patricia Gury

« Quand Neï atteignit les Collines Rouges, la soleille était haute encore et la première chose qu’elle entendit et vit en arrivant au village fut un groupe d’enfantes qui se roulaient dans la poussière en riant.

Tant filles que garçons, les petites yulhanes portaient de courts pagnes de peau qui passaient entre les jambes et se rabattaient devant et derrière en deux pans. Ils étaient tenus au ventre par une lanière. Leurs cous, leurs bras, leurs chevilles s’ornaient de colliers et de bracelets faits de cordes de boyau passées dans des perles d’argile cuite colorée. D’autres se mêlaient à leurs cheveux longs nattés en des coiffures compliquées.

Quoiqu’ainsi parées, comme une d’entre elles avait traîné une lourde gourde de peau pleine d’eau et l’avait versée sur le sol poussiéreux, elles s’éclaboussèrent de boue avec des cris joyeux. »

Le Journal d’une Yulhane, Roman
Patricia Gury
2001 / 2004 - 126 pages, Illustrations par l’auteure
Edition papier : ÉPUISÉ
Edition électronique : gratuit
ISBN 2-915436-03-7

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Pèlerinage (Ziarah)

Iwan Simatupang

Pèlerinage dérange avant tout. La littérature réaliste a vécu. Les chefs-d’oeuvre du monde entier, notamment ceux venus d’Amérique latine, le proclament ; et l’oeuvre d’Iwan Simatupang s’inscrit dans cette post-modernité qu’il s’agit de distinguer du « modernisme » en ce sens qu’elle ne sacrifie pas au phénomène de mode de la « nouveauté ».

C’est en Indonésie même, une oeuvre limite écrite par un auteur à part. Iwan Simatupang a beaucoup voyagé à travers l’Archipel, en Hollande, à Paris. Il appartient à cette génération d’intellectuels qui, embarquée dans les soubresauts de l’histoire à l’époque de la lutte pour l’indépendance, a touché un peu à tout : l’anthropologie, la médecine, la dramaturgie, la philosophie, la peinture, la littérature, la critique et même « les affaires »... Il a aussi épousé une pianiste hollandaise.

Bien que considéré par beaucoup comme le plus grand auteur contemporain d’Indonésie, Iwan Simatupang (1928-1970) n’avait jamais encore été traduit en français.

Pèlerinage (Ziarah), Roman
Iwan Simatupang
1969 -136 pages
Édition papier : Non
Édition électronique : gratuit
ISBN 2-915436-04-5

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J’avais huit ans et j’apprenais les tons

Francis Segond

« Puis les os apparurent un à un, les gencives dénudées formaient un sourire malveillant et la peau racornie, retournée perdait par grandes touffes ses poils mais en même temps je voyais se transformer les couleurs de cette nature justement morte, du rouge frais, brunissant et s’assombrissant, naissait une complémentaire verte, mordorée, brillante, des rigueurs anatomiques surgissait une imprécision rêveuse de tendons mis à nu, d’aponévroses laiteuses, de vaisseaux poudreux et ces premières taches jaunâtres, beige, blanches du squelette comme le fond d’une toile qui eût été peinte à rebours en commençant par les ultimes touches pour arriver aux premières transparences respectant le lin.

j’ avais huit ans et j’apprenais les tons. »

J’avais huit ans et j’apprenais les tons, Carnet de croquis
Francis Segond
2002 - 85 pages - Illustrations par l’auteur
Edition papier : ÉPUISÉ
Edition électronique : gratuit
ISBN 2-915436-02-9